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Expérience

Présentation et but

   

Le but de l'expérience était simple, elle consistait à savoir si oui ou non on pouvait reproduire de manière artificielle un geyser. Pour cela il faut partir des conditions de formation de ce dernier : En premier lieux il faut un sol volcanique afin que l'eau puisse entrer au contact des pierres chaudes et bouillir. Cette particularité géologique est ici représentée par un chauffe-ballon. Par ailleurs, il faut aussi un réservoir souterrain remplie d'eau et relié a la surface par une cheminée en roche dure et compact pour éviter l'éclatement de l’ensemble, là encore on a essayé de se rapprocher le plus de la réalité avec pour réservoir un ballon de 250ml remplit à ras-bord et comme cheminée un tube en verre. On pourrait penser que sous la pression l'ensemble pourrait éclater mais le fait que l'eau puisse être évacuée en haut de la cheminée évite tout risque. Enfin pour finir, en haut de l'ensemble se situe un entonnoir destiné à récupérer les projections d'eau. Le tube en verre est prolongé par un tube en caoutchouc pour le relier à l'entonnoir, mais cela rend le montage instable; c'est pourquoi nous avons utilisé un support de montage.

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Notre démarche

Une fausse expérience

Lorsque l'on tape "expérience geyser" sur google on tombe la plupart du temps sur la très populaire "réaction coca-mentos". Le cola et le mentos produisent une réaction chimique, qui a pour résultat la formation de gaz (dioxyde de carbone). Le gaz libérer augmente la pression au sein de la bouteille. La production de gaz fait mousser le liquide. Lorsque la pression est assez élevée, elle projette cette mousse par le trou du bouchon. Tant que la pression est supérieure à celle de l’extérieur, le liquide est expulsé. .Cette expérience à pour but de recréer une impression de geyser. Or elle diffère de notre expérience sur de nombreux points.

D'une part, elle ne présente pas de cycle éruptif car une fois que le liquide est expulsé, la réaction ne peut plus se produire. Or les geysers ne sont pas éphémères et le phénomène se produit jusqu'à son extinction.

D'autre part, elle est lié au dégazage brutal de CO2 dissous dans la boisson gazeuse et ne nécessite pas de source de chaleur. 

Enfin, il faut savoir que le fonctionnement d'un geyser n'est pas un phénomène chimique mais plutôt physique. De ce fait, rajouter des produits chimiques fausse tout l'intérêt de notre expérience car nous voulions nous rapprocher de la réalité. C'est pourquoi nous n'avons utilisé que de l'eau (elle est jaune car nous avons utilisé un colorant pour qu'elle se distingue mieux sur les photos et vidéos).

Mais, nous avons tout de même vite trouvé comment faire l'expérience. Nous nous sommes donc lancés au plus vite dans sa réalisation.

Réalisation et modifications (améliorations) de l'expérience au cours des séances, les difficultés rencontrées

Pour le premier essai, notre but était de reproduire le fonctionnement cyclique du geyser. Le suspens était à son comble! On espérait un résultat assez impressionnant, même si l'on avait l'intuition qu'il ne le serait pas tant que ça. Et en effet, nous n'avons constaté aucune gerbe d'eau; mais attention, cela ne signifie pas un échec pour autant. Le principe cyclique du geyser à été reproduit : l'ébullition à eu lieu et on a pu observer la montée et la descente de l'eau dans la cheminée. En réfléchissant, nous avons pensé que l'absence de "jaillissement" était due l'entonnoir, trop évasé. Mais nous avons pas changé le montage. Dans la partie haute du montage, c'est-à-dire la partie visible si cela était un vrai geyser, le phénomène se caractérisait par une simple montée et descente du niveau d'eau avec quelques petites éclaboussures qui ne dépassait la hauteur de l'entonnoir.

La première fois, nous n'avons observé le phénomène que très peu de temps car la mise en place du montage et le temps que l'eau bout, prenait une heure. Pour la seconde fois le montage était déjà en place, nous avons donc apporté quelques modifications. En effet, après recherche, nous avons compris que la hauteur de la gerbe évoluée en fonction de la hauteur de la colonne d'eau. Nous avons donc tenté de descendre un peu plus le tube en verre dans le ballon, pour y faire augmenter la pression et ainsi la dépression serait d'autant plus forte que la gerbe d'eau expulsée serait haute. Seulement, il aurait plutôt fallu trouver un tube plus long mais la hotte de laboratoire sous laquelle nous réalisions l'expérience nous en empêchait. 

Alors pour le 3ème essai, nous avons réalisé la manipulation inverse, c'est-à-dire remonté le tube en verre de quelques centimètres, ainsi il se situait plutôt dans le prolongement du ballon, alors que la fois précédente il en occupait la moitié de la hauteur. Les effets sont intéressants, la réaction se produit rapidement mais sa durée est quasi infinie, on s'éloigne de l'objectif fixé. On à alors pensé à trouver un compromis entre chaque essai pour liées les qualités et endiguer les défauts.

Pour le 4e essai, nous n'avions jamais eu des réactions aussi régulières et puissantes. Seulement la puissance n'est plus un de nos buts principaux, désormais nous voulons réalisé un geyser régulier. Nous avons donc laissé le phénomène se répéter pendant 2 heures. Puis, pendant cette séance et la séance suivante nous avons chronométré le temps entre deux périodes d'activité, le temps de l'éruption ainsi que la température en haut de la cheminée pour réaliser des graphiques (voir plus bas). Nous avons aussi fait des mesures sur la hauteur d'eau dans l'entonnoir, seulement, c'était assez laborieux car difficile de choisir le temps entre chaque mesures, donc nous n'avons pas réalisé de graphique.

Voici les résultats obtenus

Les résultats finals

schema E0

 

 

L'état 0 (E0) correspond au moment où l'expérience n'est pas commencée ou à l'intervalle entre deux éruptions. Toute la vapeur d'eau est évacuée, et le réservoir se re-rempli. 

Le "geyser" n'est donc pas en phase d'ébullition ou d'éruption.

 

schema E1

L'expérience passe dans l'état E1 lorsque l'ébullition dans le ballon commence.

L'eau du réservoir passe alors progressivement de l'état liquide à l'état gazeux et chasse donc l'eau contenue dans le tube en verre. On observe une montée du niveau d'eau dans l'entonnoir.

schema E2

L'expérience rentre dans la phase E2 quand la vapeur d'eau occupe plus de volume que l'eau liquide. L'ébullition dans le réservoir entraîne des turbulences. La vapeur d'eau repousse l'eau liquide plus violemment, alors le niveau d'eau augmente encore dans l'entonnoir et on peut observer des projections d'eau. La vapeur s'échappe.

schema E3

Pendant la phase E3, la faiblesse de l'ébullition entraîne un refroidissement général du système. L'eau liquide replend place dans le conduit et le niveau d'eau baisse dans l'entonnoir.

Le système passe ensuite en E0.

Mesures

Temps entre deux periodes-d'activité Temps entre deux périodes d'activité (cliquez pour voir le pdf)

Un numéro de prise correspond à l'intervalle entre la fin de l'ébullition (E0) précédente au début de la suivante.(E2)

On remarque que le temps entre deux périodes d'activité est compris entre 18 et 31 secondes, soit une moyenne de 23 secondes.

température en haut de la cheminée Température en haut de la cheminée

Nous avons mesuré la température grâce à un thermomètre électronique. Lorsque la température dépasse les 90°C, le système est généralement en E2.

Résultats et conclusion

Pour déterminer si l’expérience est réussie, il faut voir si elle se rapproche d'un véritable geyser car c'est là le but, recréer le fonctionnement d'un geyser naturel avec notre matériel scientifique.

Pourquoi l'expérience est-elle imparfaite ?

Le fonctionnement d'un geyser s'explique par le couple pression-température comme nous l'avons expliqué précédemment.

Nous avons donc émis des hypothèses qui pourraient expliquer notre échec.

Dans un geyser, un vrai, la pression exercée sur l'eau dans le réservoir est énorme. Cette pression n'est pas reproductible avec un montage de cette taille. 

On a mesuré des températures de l'ordre de 90°C dans l'entonnoir; l'eau dans le ballon ne devait pas être beaucoup plus chaude compte tenu de la hauteur du montage. Pourtant il s'est produit une ébullition; on estime donc la température de l'eau dans le ballon à environ 100 °C. Donc la pression n'était pas assez importante.

Cependant, certaines des caractéristiques du geyser ont été reproduites. Par exemple, les éruptions par intervalle plus ou moins réguliers, ainsi on a pu observer une montée et descente du niveau d'eau et l'expulsion de gerbe d'eau par intervalle assez réguliers. L'important était surtout de recréer le fonctionnement cyclique du geyser qui le différencie d'autres phénomènes similaires, et nous pensons avoir parfaitement réussi sur ce point.

Nous jugeons donc l'expérience comme imparfaite mais pas comme un échec total.


L'expérience en vidéo

(activez les annotations en bas à droite de lecteur)

L'état E2 est particulièrement long sur cette vidéo. Les mesures (voir plus haut) n'ont pas été réalisées en même temps que les vidéos.